jeudi 29 octobre 2009

Benoît XVI et la prévention contre le sida

Benoît XVI est très bien informé quant à la prévention du sida et parle à l’encontre d’un « nouveau colonialisme comportemental » qui « bouleverse les sociétés africaines », fait entre autres observer Mgr Anatrella.

Monseigneur Tony Anatrella est Psychanalyste et Spécialiste de Psychiatrie Sociale. Il enseigne à Paris et à Rome. Il est consulteur du Conseil pontifical pour la famille et du Conseil pontifical pour la santé.

Il a publié : « L’amour et le préservatif », Paris, Flammarion en 1995. Un livre qui reste d’actualité et qui a été réédité sous le titre : « L’amour et l’Eglise », Paris, Champ-Flammarion.

Son dernier ouvrage paru : « La tentation de Capoue », - anthropologie du mariage et de la filiation - Paris, Cujas. Un livre qui s’interroge sur les modifications en cours où l’on voudrait ouvrir le mariage et la filiation de façon déguisée à des partenariats unisexués. Un ouvrage de référence en la matière.

Mgr Tony Anatrella revient dans cette interview sur la polémique suscitée, surtout en France, autour des propos du pape concernant la prévention contre le sida.

Zenit : Les propos du Pape Benoît XVI soulèvent une tempête médiatique. A-t-il commis une faute de communication ?

Mgr Tony Anatrella : Non ! Le Pape a parlé clairement. Il est très bien informé sur les questions concernant la transmission du virus HIV et des problèmes posés par les campagnes de prévention. Il nous interroge en remettant en question une vision de la prévention limitée au seul préservatif. Il adopte un point de vue anthropologique et moral pour critiquer une orientation sanitaire qui, à elle seule, n’est pas en mesure de juguler la pandémie. En l’espace de vingt-cinq ans ces campagnes n’ont pas réussi à la réduire. Une autre approche doit être soulignée qui fait davantage appel au sens de la conscience humaine et de la responsabilité afin d’évaluer le sens des comportements sexuels. Mais cette perspective, on s’en aperçoit, est difficilement entendue actuellement dans le discours social. Le préservatif est devenu une sorte de tabou incritiquable qui devrait, curieusement, participer à la définition de la sexualité. N’est-ce pas une façon de masquer des interrogations ?

Zenit : Est-ce un dialogue de sourds ?

Mgr T. Anatrella : Sans aucun doute. Les décideurs et les prescripteurs politiques et sociaux véhiculent et confortent une représentation de l’expression sexuelle qui est souvent instrumentale et délétère. L’acte sexuel recherché pour lui-même au gré des rencontres n’humanise pas la sexualité ni la relation humaine. Il entraîne bien des souffrances et pèse sur la qualité du lien social. Dans le meilleur des cas, l’acte sexuel n’a de sens que s’il s’intègre dans une relation amoureuse mais pas comme une réponse à une impulsion réflexe. L’Eglise soutient que seul l’amour qui s’inscrit dans une perspective conjugale et familiale est source de vie, là où nous entendons des discours de confusion relationnelle et identitaire et des discours de mort qui nous en éloignent.

Zenit : La prévention à partir du préservatif aggrave t-elle la pandémie du sida ?

Mgr T. Anatrella : Que dit le Pape exactement ? Je le cite car ses propos ont été rapportés d’une façon approximative et, une fois de plus, déformés.

« Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Église catholique, avec ses mouvements, ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida. Je pense aux camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades. Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre effort est double : d’une part, renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre ; d’autre part, notre capacité à souffrir avec ceux qui souffrent, à rester présent dans les situations d’épreuve. Il me semble que c’est la réponse juste. L’Église agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Nous remercions tous ceux qui le font ».

C’est le rôle du Pape d’affirmer que, sans une éducation au sens des responsabilités, on pourra difficilement faire diminuer l’expansion virale. La transmission du virus du sida est parfaitement évitable. Il ne s’attrape pas comme celui de la grippe. Il est lié aux comportements et aux pratiques sexuelles. En ciblant uniquement le préservatif, en laissant entendre « fais ce que tu veux », on risque de confirmer des comportements qui posent déjà problème et on évite de les penser. Le préservatif n’est pas un principe de vie. C’est la responsabilité qui est un principe de vie.

Dans la société actuelle, le sens des choses et des mots est souvent inversé quand on affirme par exemple que « le sida est la maladie de l’amour ». Il s’agit plutôt du contraire : il est surtout l’expression d’une errance affective et d’une impulsivité sexuelle. Autrement dit, il y a un certain conformisme de la prévention qui évite de poser les vraies questions au sujet des comportements sexuels aujourd’hui. Nous avons à nous interroger afin de considérer l’expression sexuelle avec davantage de dignité qu’en favorisant des conduites et des pratiques inconsidérées. C’est la question du sens de l’amour et de la fidélité qui se trouve posée. Il ne s’agit pas de propos régressifs comme certains ont voulu le dire, mais bien au contraire d’inviter à une réflexion qui est d’abord humaine avant d’être confessionnelle. Il y a une autre façon d’orienter la prévention qui est plus structurante que de s’en tenir uniquement au préservatif qui incite à continuer des pratiques problématiques. N’est-ce pas une façon d’entretenir la confusion de laquelle Benoît XVI nous invite à sortir. Car je le répète, avoir comme seul horizon des moyens « prophylactiques » pour lutter contre le sida est insuffisant si cette lutte n’est pas accompagnée d’une réflexion psychologique, sociale et morale. La politique de santé publique aurait à y gagner en humanité et en efficacité.

Zenit : L’Afrique semble moins touchée par cette polémique que la France ?

Mgr T. Anatrella : L’accueil fait au Pape par les africains est extraordinaire. Les foules sont nombreuses et très joyeuses. Les discours de Benoît XVI sont d’une grande qualité et tracent des voies d’espérance pour ce continent. Malheureusement, l’obsession des médias pour le préservatif obture l’importance de ces discours. Faut-il y voir une forme de paresse intellectuelle et d’obscurcissement de la conscience, et d’une vision étroite et partiale des choses ?

Il est vrai que les premiers concernés par les propos du Pape savent les entendre et les recevoir à quelques exceptions près. D’ailleurs de nombreux pays africains organisent la prévention contre le sida autour de trois principes : « abstinence, fidélité ou préservatif » et cela provoque des effets positifs. Les occidentaux sont incapables de comprendre cette démarche. Nous recevons d’ailleurs de nombreuses réactions venues d’Afrique qui en ont assez de se voir imposer les modèles sexuels des sociétés occidentales, qui pour soutenir ces modèles sexuels, sont évidemment accompagnés de moyens de protection. Il s’agit d’un nouveau colonialisme comportemental qui bouleverse les sociétés africaines. Certains se révoltent de voir se développer un « vagabondage » inconnu jusque-là en Afrique où le sens de la fidélité et de la famille est respecté et honoré. Certains occidentaux perdent le sens de cette dignité.

Il y a un décalage entre l’Afrique et les pays occidentaux concernant la sexualité. Je dois me rendre prochainement en Afrique et je mesure, en préparant mes conférences, combien ce continent a beaucoup de choses à nous apprendre là où nos modèles occidentaux du sexe recherché pour lui-même, véhiculés par les médias, brouillent le sens de la sexualité humaine.

Zenit : Comment voyez-vous le rôle des médias et les prises de position de décideurs politiques et sociaux ?

Mgr T. Anatrella : Nous assistons à une sorte de lynchage médiatique où la mauvaise foi se mêle au procès d’intention et à la surinterprétation. Tout et n’importe quoi s’exprime contre le Saint-Père, le plus souvent sans tenir compte de ce qu’il dit vraiment. Ce n’est pas le Pape qui est un problème. En revanche, les médias et les réactions de certains décideurs politiques et des prescripteurs sociaux posent un sérieux problème. L’unanimité en la matière est pour le moins suspecte. Le Pape sème le trouble à juste raison ! Les médias pourraient parler avec un minimum de rigueur en cherchant à davantage à expliquer afin que les propos du Saint-Père soient au moins restitués en vérité. Comme à l’habitude, une phrase citée hors contexte déclenche une série de réactions totalement irrationnelles. Comment voulez-vous que des personnes qui n’ont comme écho que ce que rapportent les médias puissent réagir avec sérénité ? Mais je pense qu’en réalité on ne souhaite pas entendre un autre discours que celui du préservatif ! Certains tentent de porter un autre message mais les réactions des journalistes sont toujours les mêmes : « C’est trop compliqué ! ». Effectivement le sens de la vie et de l’amour est complexe, mais il est pourtant nécessaire de prendre le temps pour l’expliquer. Ce temps n’est apparemment pas celui des médias. Je viens d’en faire l’expérience : pour la radio, la télévision et la presse écrite, le temps qui nous est accordé pour répondre est extrêmement limité alors qu’ils consacrent un espace très large à toutes sortes de détracteurs. Il y a notamment les professionnels de la contestation parmi une faible minorité de catholiques extrémistes qui sont édifiés en experts et ne parlent que d’eux-mêmes en faisant de la surinterprétation idéologique, bien loin de la pensée chrétienne. Des responsables politiques se présentant comme catholiques, cherchent à se démarquer de l’Église en adoptant des idées qui ne sont pas en cohérence avec son enseignement, et affirment s’y opposer au nom de leur foi comme s’ils prenaient leur foi personnelle pour un magistère. Nous sommes soumis à un conformisme dominant qui nous éloigne du bon sens et des simples normes d’humanité si nécessaire en matière de sexualité.

Zenit : Que fait l’Eglise contre le sida et pour les soins des malades ?

Mgr T. Anatrella : Dans ses réflexions sur la prévention contre le sida, Benoît XVI a d’abord voulu souligner l’engagement de l’Église dans l’accueil, les soins médicaux et l’accompagnement social et spirituel des personnes touchées par le Sida. Parmi les institutions dans le monde qui s’occupent des personnes ainsi atteintes, l’Église est le plus important prestataire privé de soins aux malades du sida, elle arrive en seconde position après les états : 44% sont des institutions d’État, 26,70% sont des institutions catholiques, 18,30% sont des ONG et 11% d’autres religions. (Cf. Conseil Pontifical pour la Santé).

L’Église est également engagée dans la prévention contre la transmission du virus HIV par l’intermédiaire de ses réseaux d’écoles, de mouvements de jeunesse et d’associations familiales.

Le Saint-Siège a créé en 2004, sous l’impulsion du Pape Jean-Paul II, la Fondation du Bon Samaritain afin de financer des projets de soins et d’éducation en direction des personnes concernées et de la prévention. C’est dire combien l’Église est active dans ces domaines et connaît bien les enjeux de cette pandémie. Elle a la compétence en la matière et développe une réflexion autour de l’éducation au sens de la responsabilité. Une exigence humaine accessible à toutes les consciences indépendamment d’un point de vue confessionnel. C’est dans ce sens que le Pape Benoît XVI vient d’affirmer que « l’on ne peut pas régler le problème du sida avec la distribution des préservatifs. Au contraire leur utilisation aggrave le problème ». Il a souligné que la solution passe par « un réveil humain et spirituel » et « l’amitié pour les souffrants ».

Zenit : Comment analysez-vous ces réactions ?

Mgr T. Anatrella : Ces réflexions étonnent de nombreux commentateurs qui soutiennent une vision sanitaire de la sexualité humaine. La question qui est pourtant posée à la conscience humaine devant la constante transmission du virus HIV est de savoir quel sens avons-nous de la sexualité, quel modèle sommes-nous en train de construire avec une prévention uniquement centrée sur le préservatif, quelle éducation sur le sens de la relation voulons-nous donner aux jeunes générations ? Au lieu de se fier à un moyen technique qui évacue de nombreuses questions, n’est-il pas décisif de réfléchir sur des comportements qui participent à la transmission de ce virus et de bien d’autres en matière sexuelle ?

A entendre les réactions de l’univers médiatico-politique comment ne pas voir une fracture culturelle importante : on sait plus penser la sexualité que du point de vue sanitaire. Il est pour le moins simpliste et ridicule de laisser entendre que le discours du Pape serait responsable de la pandémie en Afrique. D’un côté on affirme que les gens ne tiennent pas compte des principes moraux de l’Église en matière de sexualité et de l’autre on soutient que son discours faciliterait la transmission du virus. Nous sommes en train d’inverser les rôles et de déplacer les responsabilités selon la modalité du bouc-émissaire. Sans vouloir le reconnaître, il y a un type de prévention qui est incitative de pratiques contre lesquelles on veut lutter et c’est l’inverse qui se produit comme à une époque on voulait « soigner la drogue avec de la drogue ». Nous en sommes revenus après que cette forme de prévention nous a fait perdre du temps pendant près de quarante ans !

Nous sommes dans une sorte d’incapacité à tout simplement comprendre ce que dit le Pape : « Réfléchissons aux comportements sexuels qui transmettent le virus HIV et engageons des mesures d’éducation au sens de la responsabilité ». Cela ne veut pas dire que le discours sanitaire et les « moyens prophylactiques » sont exclus, mais dans une perspective éducative nous ne pouvons pas nous limiter à ses seuls moyens. Cela montre bien à quel autisme se trouvent réduits certains. Où est le bon sens ? Il est étonnant que l’on reproche au Pape de nous faire part de ses réflexions à la suite d’une question posée par un journaliste. L’impuissance à réfléchir les comportements et les modèles sexuels contemporains valorisants les pulsions partielles, les pratiques morcelées et les orientations sexuelles finit par murer dans des clichés. Nous avons ainsi entendu sous forme d’affirmation péremptoire, comme savent le faire des adolescents, « ce qui m’intéresse ce sont les hommes et pas les dogmes ». Avec une telle formule ne somme-nous pas dans le degré zéro de la culture ? Des responsables politiques réduisent le champ de la réflexion à un soliloque puisque le Pape ne parle pas ici de dogmes mais jette un regard réaliste d’adulte sur une vision quasi immature et enfantine de la sexualité humaine. Quel aveuglement, quel obscurantisme, quelle vision idéologique du préservatif pour ne pas voir quelles sont les pratiques qui sont à l’origine de la transmission virale. La maladie provoquée par ce virus est tragique et il nous revient de tout mettre en œuvre pour l’éviter et soigner dignement les malades et notamment en Afrique par la gratuité des soins et des médicaments comme le suggère le Pape. Mais en même temps, il y a une sorte d’enfermement dans un type de sexualité depuis près de quarante ans qui pose de sérieux problèmes. Le refus de la réflexion montre bien quelle angoisse on cherche à éviter sans la traiter à travers des conduites problématiques. On oublie également, que l’on meurt davantage d’autres maladies que du sida et pourtant on ne parle que de lui. Comme si c’était une façon de vouloir maintenir des modèles comportementaux sous le biais de la compassion pour ne pas à les interroger et les remettre en question. Une culture, c’est aussi une façon de signifier la sexualité et l’expression sexuelle qui reste une modalité de la relation humaine entre un homme et une femme, et non pas seulement un exutoire des angoisses primaires et des pulsions partielles comme pour se libérer d’un sentiment de castration alors que l’on ne fait que de la renforcer.

La pandémie du sida nous interroge une fois de plus sur les comportements sexuels. Elle nous incite à changer de comportement plutôt que de changer de pratiques techniques. En effet devons-nous nous limiter uniquement à une vision pulsionnelle et technique de la sexualité qui en favorise sa déshumanisation ou bien rechercher les conditions épanouissantes de son exercice dans la perspective d’une rencontre qui vient enrichir la relation engagée entre un homme et une femme ? Dans l’acte sexuel l’homme et la femme s’accueillent et se donnent. Grâce à l’amour sexuel, ils se rejoignent dans la jouissance pour être ensemble et se donner vie. Si l’acte sexuel n’engage pas la relation et répond simplement à une excitation, il demeure un acte hygiénique et, dans ces conditions, le préservatif apparaît comme une protection sanitaire mais aussi une protection relationnelle. En revanche, si l’expression sexuelle est vécue comme un engagement entre l’homme et la femme alors l’abstinence et la fidélité s’imposent. Mais depuis quelques années nous fabriquons un modèle sexuel assez surréaliste qui produit le sexe-préservatif. Est-ce à cet objet sanitaire de définir la sexualité et de l’humaniser ? D’ailleurs lors de campagnes de prévention, ne voit-on pas sur les murs de Paris des affiches avec le slogan : « Paris aime » ... suivi de l’image d’un préservatif en forme de lever de soleil. Il serait plus sain d’apprendre à découvrir ce qu’est l’amour entre un homme et une femme plutôt que de déplacer le sens de l’amour sur un condom. Un message qui prête à confusion et, une fois de plus, à l’inversion des sens et des choses.

Zenit : L’Église parle d’amour ?

Mgr T. Anatrella : Oui, mais pas d’une façon émotionnelle où tout et n’importe quoi peut se dire et se faire en son nom. Encore faut-il savoir ce qu’est l’amour et dans quelles conditions il est possible de le vivre. L’amour est indissociable de la vérité. Toutes les relations affectives et toutes les expressions sexuelles ne sont pas synonymes d’amour.

Le discours de Benoît XVI sur la sexualité humaine s’inscrit dans la continuité du sens de l’amour révélé par le Christ. Il est ainsi dans la cohérence des orientations de l’Évangile, développées dans la Tradition de l’Eglise, sur le sens de l’amour qui ont d’ailleurs influencé notre société au cours de l’histoire.

L’Amour de Dieu est souvent mal compris. Il est entendu comme le fait de recevoir des gratifications affectives en toutes circonstances. Cette vision simpliste, et parfois infantile, ne correspond pas au message chrétien. Dieu est Amour au sens où il donne un amour à partir duquel la vie est possible. Aimer de l’Amour de Dieu c’est chercher à faire vivre l’autre et les autres.

L’homme est appelé à l’amour par Dieu. Cette conception de l’homme est, dans notre civilisation, à l’origine du sens de la personne, qui a sa propre valeur, de son intériorité, de sa conscience, de son autonomie, de sa liberté et de sa responsabilité. C’est pourquoi l’Évangile du Christ s’adresse à sa conscience afin de chercher la vérité et évaluer le sens et la conséquence de ses actes sur lui-même, sur les autres et sur la société. La personne s’engagera dans cette réflexion morale par rapport à des valeurs objectives qui ne dépendent pas d’abord de sa subjectivité ou de ses désirs du moment mais des références transcendantes de l’amour.

L’Église ne cesse de rappeler la dignité de la personne humaine et la signification de l’amour. Elle affirme qu’il n’y a de remède ultime au sida que grâce à un comportement digne de l’homme, c’est-à-dire capable de respect, de fidélité et de maîtrise de soi qui sont les conditions même de l’amour. Cette perspective n’exclue nullement un discours sanitaire et le recours dans certaines situations au préservatif afin de ne pas mettre la vie en danger. Le discours sanitaire (et le préservatif) peut être nécessaire mais restent largement insuffisant quand il s’arrête à des mesures purement techniques. En langage moral, le préservatif reste une question de casuistique, comme l’évoquait déjà le cardinal Ratzinger en 1989 que je cite dans mon livre : L’amour et l’Eglise, Champ-Flammarion,

« L’erreur de base est de centrer le problème du Sida sur celui de l’usage du préservatif. Certes, les deux se rejoignent à un certain point, mais là n’est pas le vrai problème. Se polariser sur le préservatif comme moyen de prévention, c’est mettre au second plan toutes les réalités et tous les éléments humains qui entourent le malade, et qui doivent demeurer présents dans notre réflexion. La question du préservatif est marginale, je dirais casuistique. [...] Il me semble que le problème fondamental est de trouver le juste langage en la matière. Pour ma part, je n’aime pas l’expression de "moindre mal". Malgré tout, pour l’instant, la question n’est pas de trancher entre telle ou telle position, mais de chercher ensemble l’avis le meilleur pour définir et comprendre aussi l’action possible. [...] C’est le signe d’une réflexion qui n’est pas figée. [...] Ce qui est clair pour ma part, c’est la nécessité d’une sexualité personnalisée, que je considère être la meilleure et l’unique prévention véritable. Il faut en tenir compte non seulement du point de vue de la théologie, mais aussi du point de vue des sciences ».[1]

Il existe deux attitudes pour éviter le sida : la fidélité et l’abstinence et un moyen technique : le préservatif. Si les deux attitudes ne peuvent pas être vécues, alors il est préférable d’avoir recours à des moyens de protection pour ne pas répandre la mort. La priorité reste toujours la formation au sens de la responsabilité.

Le Cardinal Lustiger avait bien situé les enjeux dans cette perspective en déclarant aux journalistes de l’Express[2] : » Il faut aider la nouvelle génération : elle désire découvrir la dignité de l’amour. La fidélité est possible. Tout véritable amour doit apprendre la chasteté. Des malades du sida sont appelés, comme chacun de nous, à vivre la chasteté non dans la frustration, mais dans la liberté. Ceux qui n’y parviennent pas doivent, en utilisant d’autres moyens, éviter le pire : ne donnez pas la mort. » Le journaliste de reprendre : « Un pis-aller, le préservatif ? » « Un moyen de ne pas ajouter au mal un autre mal... »

Autrement dit, au nom de l’amour tout n’est pas possible encore faut-il que les actes soient en cohérence avec lui.

Zenit : « L’Eglise est experte en humanité », selon la formule de Paul VI à l’ONU, et également éducatrice des consciences en appelant chacun au sens de sa conscience, de sa liberté à ne pas aliéner et au sens d’une relation authentique à l’autre. Comment tout ceci peut-il se traduire face au fléau du sida ?

Mgr T. Anatrella : Pour l’Eglise, « la sexualité doit être orientée, élevée et intégrée par l’amour qui, seul, la rend humaine »[3]. Même si la personne n’est pas située dans cette perspective, elle est invitée à assumer son existence là où elle en est de sa conscience d’elle-même par rapport aux réalités et aux exigences morales. Autrement dit, l’amour est une perspective et un ordre relationnel à partir de duquel il convient d’évaluer la nature, la qualité et la vérité de sa relation et de son engagement vis-à-vis d’autrui. Ensuite, face à cette exigence, c’est à chacun de prendre ses responsabilités en usant de la vertu de la prudence, celle qui calcule et tient compte de tous les risques de la vie. Le préservatif, au-delà de son aspect sanitaire, lorsqu’il vient simplement justifier le multipartenariat, devient au regard du sens de l’amour humain le signe de l’inauthenticité de la relation et donc moralement illicite. Une telle conduite feint l’amour, elle n’en relève pas. Autrement dit, il ne suffit pour éviter des accidents de la route de mettre sa ceinture de sécurité, encore faut-il savoir respecter le code de la route.

Benoît XVI assume sa fonction et reste dans son domaine spirituel et moral lorsqu’il réaffirme les principes humains au sujet de la sexualité qui nous concernent tous. Le sida devrait-il en changer la signification ?

Les relations entre les êtres humains engagent plus que nous ne le croyons. L’expression de l’amour sexuel n’est pas banale. Un homme et une femme n’ont pas trop de toute leur vie pour s’aimer. La multiplication des partenaires sans discernement est un malheur complet pour la dignité humaine.

La sexualité humaine ne peut pas s’élaborer psychologiquement et se signifier moralement en fonction d’une maladie, à moins que l’on veuille profiter d’une telle situation pour justifier et édifier des tendances problématiques comme modèles sexuels. Ce n’est pas à partir du sida qu’on définit la sexualité humaine, mais à partir du sens de l’amour, de l’amour qui est un engagement entre un homme et une femme dans une relation et dans la responsabilité. L’Église témoigne d’un amour de vie, d’un amour prophétique.

dimanche 25 octobre 2009

AMASO AKUNDA NTAREBA

Nkuko mwabitugaragarije mu bitkerezo byanyu, Uyu munsi twari twahisemo kuza kubivuga. Burya hari imigani nyarwanda duca twakarebye uburyo twajyanisha n'ibihe.

Reba rero igituma tuvuga ngo ntareba burya hari impamvu tuba twirengagije:

1. GUKUNDA BIKABIJE BY'AGAHARARO(PASSION)
2. GUHUBUKA(PRECIPITATION)
3. iBYO TWISHYIRAMO-IMYUMVIRE (PREJUGES)


Tubashimiye uburyo mudukurikirana.

SERMON : Persistence is to the character of man as carbon is to steel


Father Casmir RUZINDAZA

Napoleon Hill is widely quoted to have stated the above saying to show that as carbon is essential for the existence of steel, so is persistence for the character of man.

In fact this saying tells a lot about man’s success and failure. The same idea above was repeated in other words by Victor Hugo saying that perseverance is the secret of all triumphs.

In fact, most studies of human history show us that life has never been easy for man; it is made up of sets of success and failure. Where human history is dotted with success, it has been mainly because of man’s perseverance and persistence.

Where we find failure there is also some traces of giving up, because man is made in a ‘shock proof’ way allowing him or her to resist so many things.

What the two sayings above teach us is that for our survival we need some virtues which may help us to resist different negative life conditions, resolute and unyielding in following our course of action through the many risks on the way.

In our everyday language, we talk of different virtues as a necessity for a meaningful life. What we mean very often is simply a good character trait.

But the word ‘virtue’ means much more than that. It takes its etymological origin from the Latin word ‘virtus’ which means ‘manliness’ and it was used with reference to such warlike traits as courage, perseverance, persistence, and resilience.

Of these traits mentioned above, the virtue of perseverance which is close to persistence is the foundation of all other virtues and it stands for the activities maintained in spite of different sorts of difficulties.

While perseverance is normally used in favorable sense, persistence, on the other hand, may be used in either a favorable or an unfavorable sense to imply the unremitting which may be sometimes annoying.

There is a similar trait which is resilience; a dynamic process by which individuals exhibit positive behavioral adaptation when they encounter significant threats or trauma.

Given the importance of the above virtues, it is true that a person armed with them, stands a better chance of managing his or her life with less difficulty.

Such a person will not give up very easily, he or she will not be discouraged, and will not comply in internalizing his or her marginalization. He or she is likely to fight his or her way forward.

And such people do not buy in such false beliefs of who they are or whose they are.

Such people cannot pass unnoticed. We have a biblical example of Bartimaeus, who was both blind and a beggar.

(Mk. 10: 46-52) He was unfortunate, despised but knew his rights too well to allow any body to silence him when he had a point to make.

When he heard of the journey of Jesus and his disciples from Jericho, he decided to sit by the roadside and waited for that unique chance of meeting Jesus. He knew that Jesus would restore his sight.

By chance, Jesus passed by with a large crowd. When he heard him, he began shouting out in a way that the others judged unbecoming, saying: ‘Jesus, Son of David, have mercy on me!’

And he repeated this so many times. This irritated many and they shouted him down ordering him to be quiet immediately. But Bartimaeus was not the type to be silenced like that. He was convinced of what he was doing; the more he was shouted down, the louder he made his point to Jesus.

Since he could not give up, Jesus heard his clear voice cutting through the murmuring of the crowd and ordered people to call him. Some of those who were shouting him down then told him in a way very characteristic of men: ‘Take heart; get up, he is calling you.

The Bible tells us that when Jesus called him, the man showed the kind of determination which impressed Jesus: the blind man threw off his cloak and sprang up and came directly to Jesus.

When Jesus put the following question to Bartimaeus: ‘What do you want me to do for you?’ The blind man answered as if he had been making a rehearsal of what he had to say: ‘My teacher let me see again.’ Jesus said to him, ‘Go; your faith has made you well.’ Immediately the man regained his sight and followed Jesus on the way.” [Mk. 10:46- 52]

The character of Bartimaeus is clearly marked with a high degree of both perseverance and persistence that most of us would envy.

Being blind and a beggar, he would have been a kind of person who accepts humiliation for the norm. The poor man would be eaten up by the dangerous complex of inferiority.

Being alone against a great crowd, Bartimaeus would have given up. But in all he remained in control of his situation, due to his perseverance, persistence and resilience. These are the virtues that we all need in life.

vendredi 23 octobre 2009

Pour les jeunes chrétiens, l'intensification du commerce sexuel est un sous-produit de la mondialisation 19.01.04

Les délégués des jeunes chrétiens présents au Forum social mondial (FSM), qui se tient actuellement à Mumbai (Bombay), un centre économique de l'Inde, ont unanimement reconnu que la globalisation croissante pousse à l'intensification du commerce sexuel.

La veille de l'ouverture du FSM, le Conseil œcuménique des Églises (COE), en association avec le Conseil national des Eglises chrétiennes en Inde, le Mouvement des étudiants chrétiens en Inde et la section indienne du Réseau œcuménique d'étudiants et de jeunes d'Asie, a organisé une visite à Kamathipura, qui est l'un des plus grands centres du commerce sexuel en Inde.

D'après Freddy Knutsen, secrétaire de la section « jeunes » au COE, cette visite avait pour but de permettre aux visiteurs « d'identifier les véritables problèmes ».


Le 15 janvier au matin, des badauds ont regardé avec curiosité une cinquantaine de jeunes venus du monde entier frayer leur chemin dans les rues encombrées de Kamathipura, dont l'artère principale abrite plus de 100 000 « travailleuses du sexe ».


« Les pauvres deviennent plus pauvres, et ce qui est mal devient pire – voilà le résultat de la mondialisation chez les êtres humains », explique Samuel Jaykumar, secrétaire général du Mouvement des étudiants chrétiens en Inde. A Kamathipura, les visiteurs ont été confrontés à la réalité brutale.

Déambulant d'un air nonchalant dans des vêtements suggestifs, les « travailleuses du sexe » illustrent bien les luttes qu'il faut mener pour vivre. Le choc et l'accablement se lisent sur le visage des visiteurs – pour beaucoup, c'est la première fois qu'ils voient des praticiennes de cette activité.


Pour Andrea Fernandez, du Brésil, « c'est vraiment très triste ; c'est terrible de voir des femmes réduites à l'état de simple marchandise », ajoutant que, dans son pays, la situation n'est pas meilleure.

En dehors des minables baraques de Kamathipura, les « travailleuses du sexe », trop occupées à essayer de racoler des clients, n'ont guère de temps à consacrer à leurs enfants vêtus de haillons.

Comme toutes les mères, elles rêvent d'un avenir meilleur pour leurs enfants insouciants et innocents. Mais, comme l'a admis l'une d'entre elles, la plupart des filles emboîtent le chemin de leur mère, et les garçons deviennent des proxénètes, comme leur père qu'ils n'ont pas connu.



La ville de Kamathipura doit son nom aux Kamathis, des migrants venus de l'état d'Andra Pradesh, dans le sud de l'Inde. Le premier groupe s'est d'abord installé à Mumbai (qui s'appelait alors Bombay) en 1795 et, progressivement, le secteur où ils habitaient est devenu le quartier chaud de la ville. Leur sort était scellé à la fin du XIXème siècle.



Chaque année, des centaines de femmes déchues et abandonnées, venues de tout le pays et même du Népal voisin, échouent à Kamathipura. Certaines sont victimes de la traite des femmes, qui est illégale, et d'autres s'y retrouvent contraintes par les pressions économiques.



La ville de Mumbai est plus connue comme centre d'affaires et parce que l'on y produit le plus de films au monde ; tous les pauvres du pays rêvent d'y trouver une vie décente. Mais, dans la plupart des cas, le rêve tourne au cauchemar.



Les bordels se multiplient partout où se trouve une population migrante – mais il est vrai que, dès l'époque britannique, Kamathipura était déjà spécialisée dans « le repos du guerrier ».



Aujourd'hui, des adolescentes au lèvres fardées attirent des passants douteux dans des pièces déjà encombrées de clients.



« Mais nous ne gagnons presque rien, déclare Minashki junior, le sida nous a ruinées. Nous devons accepter des clients douteux pour à peine 10 roupies (environ 25 centimes d'Euro). »



Pendant que Minashki junior, qui semble avoir une trentaine d'années, fait son travail au coin de la rue, Minashki senior, qui a quelques années de plus, est retournée dans sa ville natale, quelque part au Népal, pour faire entrer son fils au lycée.



Ici, les noms n'ont aucune importance. Il y a les Minashki, les Mohini et les Rukmini, qu'on distingue en junior et en senior selon leur âge. Parfois, les vieilles sont simplement appelées Badiwali et les jeunes Chotiwali.



Dehors, c'est le chaos : avec les restaurants minables, les baraques illégalement construites, les vendeurs de rue et les ordures qui jonchent le sol, cette artère est dans un état permanent d'embouteillage.



Tout espace libre est occupé par des prostituées à la recherche de clients.



Roopa (ce n'est pas son vrai nom) est l'une de ces innombrables âmes qui font commerce de leur corps dans le vacarme incessant de la rue.



« A ton avis, qu'est-ce qu'ils viennent faire ici, tous ces gens [les délégués] ? » demande-t-elle à l'une de ses amies, plus âgée, probablement son mentor. Elle est presque agressive : « Tu crois qu'ils cherchent une pattaka [ jolie femme] ? » La femme âgée, aux traits mongoliens, qui observe la scène par une fenêtre à l'étage, sourit d'un air entendu.



Pourtant, les vifs coloris des saris, tranchant sur les plaques d'amiante brisées, donnent une certaine couleur à ce lugubre environnement.



Les souteneurs, toujours aux aguets, regardent les délégués avec méfiance, ne sachant pas à quoi va mener cette rencontre entre les femmes et ces visiteurs, dont certains sont manifestement étrangers.



« Vous faites partie d'une équipe d'inspection ? » demanda Harish Rao, qui se refuse à admettre qu'il est souteneur.



« Des chrétiens ? Oh ! Ce sont des gens bien, mais nous n'en avons rien à faire », ajoute-t-il dans un marathi laborieux, qui est la langue de la région mais pas sa langue maternelle.



Rao a entendu parler de programmes de développement destinés à aider les femmes et les enfants de Kamathipura à défendre leurs droits. Mais son principal souci est : « Comment fournir une autre source de revenu à une communauté qui ne connaît qu'une manière de gagner sa vie? »



Leena Vaidya, qui travaille depuis plusieurs années dans ce quartier comme assistante sociale, sait qu'il existe un plan pour libérer les femmes et les enfants. Mais il leur faudra du temps pour se défaire de pratiques maintenant séculaires.



Raj Bharath Patta, étudiant en théologie et membre du Mouvement des étudiants chrétiens en Inde, regrette que le nombre de « travailleuses du sexe » augmente dans un monde prétendument riche en possibilités. Il est strictement interdit de filmer ou de photographier à Kamathipura.

« Pourquoi voulez-vous nous filmer ? Nous sommes là pour le plaisir de vos yeux et pour vendre notre corps », déclare Meenakshi, qui refuse de se laisser filmer, même le visage couvert.


A la vue d'un éventuel client, elle se retire dans un coin et incline la tête dans la direction de portraits de dieux et déesses hindous accrochés à un mur donnant sur la rue.


En rentrant à la Memorial Marathi Methodist Church, les délégués avaient l'image troublante de Meenakshi marquée comme au fer rouge dans leur cœur. Conscients du fait que la croissance de la pauvreté et du désespoir alimente le commerce sexuel, ils ont pris la résolution de rendre possible un autre monde.

mardi 20 octobre 2009

Bishops of Kabgayi

Bishop Smaragde Mbonyintege
(2006.01.21 – ...)
Born: 1947.02.02 (Rwanda)

Ordained Priest: 1975.07.20
Consecrated Bishop: 2006.03.26
Bishop of Kabgayi (Rwanda) (2006.01.21 – ...)

Bishop Anastase Mutabazi
(1996.03.13 – 2004.12.10)
Born: 1952.12.24 (Rwanda)

Ordained Priest: 1980.07.25
Consecrated Bishop: 1996.05.26
Bishop of Kabgayi (Rwanda) (1996.03.13 – 2004.12.10)

Fr. André Sibomana
(Apostolic Administrator 1994.11.11 – 1996.03.13)
Bishop Thaddée Nsengiyumva
(1989.10.07 – 1994.06.07)
Born: 1949.03.17 (Rwanda)

Ordained Priest: 1975.07.20
Consecrated Bishop: 1988.01.31
Died: 1994.06.07 († 45)
Coadjutor Bishop of Kabgayi (Rwanda) (1987.11.18 – 1989.10.07)
Bishop of Kabgayi (Rwanda) (1989.10.07 – 1994.06.07)

Archbishop André Perraudin,
M. Afr. (1976.04.10 – 1989.10.07)
Born: 1914.10.07 (Switzerland)

Ordained Priest: 1939.03.25
Consecrated Bishop: 1956.03.25
Died: 2003.04.25 († 88)
Vicar Apostolic of Kabgayi (Rwanda) (1955.12.19 – 1959.11.10)
Titular Bishop of Cataquas (1955.12.19 – 1959.11.10)
Metropolitan Archbishop of Kabgayi (Rwanda) (1959.11.10 – 1976.04.10)
Archbishop-Bishop of Kabgayi (Rwanda) (1976.04.10 – 1989.10.07)

Metropolitan Archbishops of Kabgayi
Archbishop André Perraudin, M. Afr.
(1959.11.10 – 1976.04.10)
Vicars Apostolic of Kabgayi
Bishop André Perraudin, M. Afr. (later Archbishop)
(1955.12.19 – 1959.11.10)
Bishop Laurent-François Déprimoz, M. Afr.
(1952.02.14 – 1955.04.15)
Born: 1884.06.13 (France)

Ordained Priest: 1908.06.28
Consecrated Bishop: 1943.03.19
Died: 1962.04.05 († 77)
Coadjutor Vicar Apostolic of Ruanda (Rwanda) (1943.01.12 – 1945.01.31)
Titular Bishop of Matara in Proconsulari (1943.01.12 – 1962.04.05)
Vicar Apostolic of Ruanda (Rwanda) (1945.01.31 – 1952.02.14)
Vicar Apostolic of Kabgayi (Rwanda) (1952.02.14 – 1955.04.15)


Vicars Apostolic of Ruanda
Bishop Laurent-François Déprimoz, M. Afr.
(1945.01.31 – 1952.02.14)
Bishop Léon-Paul Classe, M. Afr.
(1922.04.10 – 1945.01.31)
Born: 1874.06.28 (France)

Ordained Priest: 1900
Consecrated Bishop: 1922.05.28
Died: 1945.01.31 († 70)
Vicar Apostolic of Ruanda (Rwanda) (1922.04.10 – 1945.01.31)
Titular Bishop of Maxula Prates (1922.04.26 – 1945.01.31)

dimanche 18 octobre 2009

GUHITAMO NI UKUREKA.

Ubu ushobora no kuba wadukurikirana kuri internet ikiganiro cyacu kizajya kiba kiri kuri uru rubuga icyumweru cyose.


François GASIZI

NIYIGABA François akaba yabanye natwe atubwira ko: ''GUHITAMO NI UKUREKA''

Niba hari ikintu utegetswe kwirinda no kwitondera ntugakinishe urukundo kuko si ikibuga cyo gukiniraho, benshi ni ukuri rwarabashajije hari n'abarushoyemo ibirenge bikinira none babaye nkababishoye mu bujeni ubu kubikuramo bizabagora.

Hari abakunda ari kwihuza ngo iminsi ihite, hari abakunda ari ukwigana abarurambyemo, hari n'abakunda ari ukurushakamo ubuhungiro bw'amahoro n'ibyishimo babuze. Abo bose rero nibo ubona rukoraho rikaka kuko gukunda si imikino. Uyu musore ntavuze yakundanye na Nyampinga ntababwiye, urukundo rwabo rugera kure cyane! Ibyo ukeka byose abakundana bakora aba nabo barabikoze karahava, ibyo abakundana basangira byose barabisangiye, yemwe imyaka yarashize indi irataha bibera gutyo. Igihe nticyageze nyamukobwa akibanira n'undi ra! Ndakwibutsa ko byatewe n'impamvu itaraturutse ku muhungu cyangwa ku mukobwa icyo mpamya ni uko batashoboye kubana. None se ko muganga yababwiye ko ngo amaraso yabo batayahuza ngo babyare, ubwo ari nkawe washyingirwa utazabyara kandi kunyarirwa ukananerwa aribyo byishimo bya mbere by'ababyeyi.

Igiteye agahinda kadasohoka ni uko urukundo rw'uyu musore n'uyu mugore wabandi rwabuze gica. Umugore yanze kurekura umusore basangiye twose, umusore nawe atsimbarara ku mugore bigeze kubyumva kimwe, ikindi ni uko umugabo wabo abakeka amabinga kandi si no kubacyeka wenda baranayarwaye. None wowe urabona uyu musore ari bubigenze ate? Uyu mugore we se aragira ate ko akikundira uyu musore? Umugabo se we barira ibisusa akomeze yihangane bamwonera? Nyamuna tanga inama.

Gusa ku mpamvu zitamuturutseho ntago yabashije kuboneka mugenzi wanjye Gilbert MWIZERWA.
Gilbert na Gasizi babagezaho ikiganiro IMIBURO

Turashima wowe wese witeguye kudutera inkunga y'ibitekerezo. utwandikira kuri e-mail mwizerwa@canada.com cg urusaro2000@yahoo.fr.

Imana ibongerere imigisha.

samedi 17 octobre 2009

Site de KIBEHO


Les apparitions de Kibeho au Rwanda ont été reconnues officiellement

Déclaration:

Vingt ans déjà vont s'écouler depuis que le dossier des apparitions de Kibeho est à l'étude. En effet, ces phénomènes insolites ont commencé dans la journée du 28 Novembre 1981, au collège de Kibeho. Leur durée dans le temps a été remarquablement longue. Beaucoup de paroles ont été dites par les voyants présumés, et bien des faits plus ou moins mystérieux se sont passés au fil des années. Mais le phénomène de prolifération des présumés voyants dans la région même de Kibeho comme à travers le pays avait réellement de quoi dérouter l'opinion publique. Deux commissions d'étude, celle des médecins et celle des théologiens, furent créées assez tôt par l'évêque du lieu; elles étaient à pied d'oeuvre depuis Avril 1982. A la date du 15 Août 1988, l'évêque du lieu jugea opportun d'approuver un culte public en rapport avec les apparitions de Kibeho. Mais tout en reconnaissant la légitimité d'un tel culte, il a laissé volontairement
en suspens au moins deux questions importantes, dont la solution était pourtant capitale pour l'avenir :
- La Vierge Marie ou Jésus sont-ils apparus à Kibeho comme des voyants présumés le disent?
- Si oui, quel voyant ou voyante pourrait-on reconnaître, étant donné le grand nombre de personnes qui,
au fil des jours, ont commencé à prétendre être favorisées de visions et de messages venus du ciel?

L'état d'avancement des travaux des commissions d'étude offre maintenant assez d'éléments permettant à l'autorité ecclésiastique compétente de se prononcer définitivement à ce sujet.
C'est pourquoi Mgr Augustin MISAGO, évêque de Gikongoro, qui représente cette autorité, vient de rendre publique sa DÉCLARATION PORTANT JUGEMENT DÉFINITIF SUR LES APPARITIONS DE KIBEHO (Rwanda). Cet événement important dans l'histoire du diocèse de Gikongoro comme dans la vie de l'Eglise au Rwanda eut lieu le 29 Juin 2001, en la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, au cours d'une messe solennelle concélébrée à la cathédrale de Gikongoro.

Tous les évêques catholiques du Rwanda et le Nonce Apostolique à Kigali étaient présents, entourés par de nombreux prêtres, religieux, religieuses et fidèles laïcs venant des différentes paroisses et communautés religieuses du diocèse de Gikongoro, mais aussi d'autres diocèses du pays.
Mgr Augustin MISAGO, qui présidait la messe, a lu lui-même devant l'assemblée la Déclaration fort attendue, mais seulement les passages les plus significatifs, par souci de brièveté. En effet, ce texte de 23 pages sur format in quarto comprend trois parties ou chapitres.

La première partie (pages 1-10) consiste dans un bref exposé des faits, où l'évêque fixe d'abord quelques repères historiques, pour présenter ensuite les éléments du message, et enfin montrer en quel sens les apparitions de Kibeho ont quand même porté des fruits, et de bons fruits, malgré les temps troubles que le Rwanda et le reste des pays de notre région des Grands Lacs ont connu durant cette décennie.

La deuxième partie du document (p. 11-19), qui en est le coeur, commence par un rappel des différentes initiatives déjà prises par Mgr Augustin MISAGO, premier évêque de Gikongoro, en vue de promouvoir toujours davantage le culte public autorisé en 1988 sur le lieu des apparitions par son prédécesseur, Mgr
Jean Baptiste Gahamanyi, évêque du diocèse de Butare dont Kibeho faisait partie d'abord. Après un aperçu sur les nouvelles étapes des travaux des commissions, l'Evêque déclare que le dossier est déjà mûr et que donc le moment est venu de publier les conclusions considérées comme fermes, et qu'il résume en seize points. Voici quelques affirmations - clef qui conditionnent tout le reste. L'évêque déclare notamment:

" 1°. Oui, la Vierge Marie est apparue à Kibeho dans la journée du 28 Novembre 1981 et au cours des mois qui ont suivi. Il y a plus de bonnes raisons d'y croire que de le nier. A cet égard, seules les trois voyantes du début méritent d'être retenues comme authentiques; il s'agit de Alphonsine MUMUREKE, Nathalie MUKAMAZIMPAKA, et Marie Claire MUKANGANGO. La Vierge s'est manifestée à elles sous le vocable de "Nyina wa Jambo", c'est-à-dire "Mère du Verbe" : ce qui est synonyme de "Umubyeyl w'Imana", c'est-à-dire "Mère de Dieu", comme elle l'a expliqué.

" 2°. Plusieurs motifs justifient le choix des trois voyantes maintenant reconnues. Ces trois voyantes, dont le lien historique qui les unit entre elles est bien établi, ont occupé seules la scène durant plusieurs mois, au moins jusqu'en Juin 1982. De plus, ce sont elles qui ont fait parler de Kibeho comme d'un lieu d'apparitions et de pèlerinages, et qui ont fait courir des foules pour cela jusqu'à la fin de ces événements.
Mais par dessus tout, c'est Alphonsine, Nathalie et Marie Claire qui répondent avec satisfaction aux critères établis par l'Eglise en matière d'apparitions et de révélations privées. Par contre, l'évolution de présumés voyants postérieurs, surtout depuis la fin de leurs apparitions, laisse apparaître des situations personnelles bien précises et plus ou moins inquiétantes qui viennent renforcer des réserves déjà existant à leur sujet et dissuader l'autorité de l'Eglise de les proposer aux fidèles comme une référence.

" 3°. Dans l'appréciation des faits et messages, seules les apparitions publiques sont à prendre en considération. Sont publiques les apparitions qui ont eu lieu en présence de plusieurs témoins, ce qui ne veut pas dire nécessairement une foule.
Le temps fort de ces apparitions s'est terminé avec l'année 1983. Tout le reste qui s'est dit ou fait après cette date à Kibeho n'a en vérité apporté rien de nouveau par rapport à ce qui était déjà connu auparavant, que ce soit au point de vue des messages ou bien des signes de crédibilité. Même dans le cas d'Alphonsine, qui a pourtant continué d'attirer du monde jusqu'à la fin des ses apparitions.

" 4°. Les deux premières années d'apparitions à Kibeho (1982 et 1983) constituent donc véritablement la période décisive pour quiconque voudrait connaître ce qui s'est passé et se former un jugement là-dessus.
C'est en effet au cours de cette période que se sont produits des événements significatifs, qui ont fait tant parler de Kibeho et courir des foules. C'est aussi dans cette période que des éléments essentiels du message de Kibeho ont été communiqués, puis récapitulés, et qu'il y eut la fin des apparitions pour la plupart des voyants du début.

" 5°. Dans les cas des trois voyantes retenues, qui sont finalement à l'origine de la célébrité de Kibeho, il n'y a rien qui a été dit ou fait par elles pendant les apparitions qui soit contraire à la foi ou à la morale chrétienne. Leur message rejoint avec satisfaction les Ecritures Saintes et la Tradition vivante de l'Eglise...."
Les présumées apparitions de Jésus signalées également à Kibeho à partir de Juillet 1982 ne sont pas prises en considération dans cette Déclaration pour diverses raisons, notamment le fait que les prétendus voyants de Jésus bien connus des pèlerins de Kibeho ont fini par évoluer de façon plutôt préoccupante.
En revanche, au sujet des trois premières voyantes de la Vierge Marie, "aucune objection décisive n'a été formulée contre les apparitions; les arguments en faveur de leur caractère surnaturel paraissent très sérieux, et le recul des années n'a fait que rendre ces arguments plus impressionnants".
"La reconnaissance ou la négation de l'authenticité d'une apparition n'est point couverte par l'infaillibilité; elle repose plus sur des preuves de probabilité que sur des arguments apodictiques". Dans le domaine des apparitions il n'y a donc pas de certitude absolue pour les témoins, sauf peut-être pour le voyant lui-même. Et là encore! C'est dans cet esprit qu'il convient d'interpréter le jugement définitif porté maintenant sur les apparitions de Kibeho. La reconnaissance de ces apparitions ne saurait être confondue avec un article de foi: pour cette raison chaque chrétien demeure libre d'y adhérer.
"Une apparition reconnue, qui renforce la vie de foi et de prière est certainement une aide puissante pour les pasteurs d'âmes, mais le message lié à cette apparition n'est pas une révélation nouvelle; c'est plutôt un rappel de l'enseignement ordinaire de l'Eglise, tombé dans l'oubli".

La troisième partie de la Déclaration (p.20-23) consiste dans un ensemble de directives pastorales qui indiquent aux fidèles une ligne de conduite à tenir dans ce domaine. Surtout en ce qui regarde l'exercice même du culte marial public en rapport avec les apparitions de Kibeho maintenant reconnues de façon officielle. Ces instructions pratiques reprennent en partie celles que Mgr Jean Baptiste Gahamanyi avait déjà formulées dans ses trois lettres pastorales, bien connues, sur les événements de Kibeho; mais l'évêque de Gikongoro les complète en y ajoutant d'autres, jugées opportunes dans les circonstances actuelles.
Le nom donné au sanctuaire marial de Kibeho est "Sanctuaire de Notre-Dame des Douleurs", comme l'évêque l'a déjà préconisé à l'occasion de la pose de la première pierre, le 28 Novembre 1992, et repris dans son message du 15 Septembre 1996, avec de plus amples explications.
"Que Kibeho devienne donc sans tarder un but de pèlerinages et de rendez-vous pour les chercheurs de Dieu, qui y vont pour prier; un haut-lieu de conversions, de réparation du péché du monde, et de réconciliation; un point de ralliement pour "ceux qui étaient dispersés", comme pour ceux qui sont épris des valeurs de compassion et de fraternité sans frontières; un haut-lieu qui rappelle l'Evangile de la Croix."
(un passage de la Déclaration).

La Déclaration portant jugement définitif sur les apparitions de Kibeho permet de clarifier toute une situation demeurée longtemps ambiguë pour bien des fidèles, comme pour l'opinion publique non seulement à Kibeho même, mais encore dans l'ensemble du pays. «Dans la foulée des célébrations du Grand Jubilé de l'An 2000 de la Rédemption et du Centenaire de l'évangélisation du Rwanda, cette Déclaration permet de répondre aux attentes du peuple de Dieu et de donner un nouvel élan au culte public reconnu depuis 13 ans déjà».
Une brochure du texte intégral imprimé, en kinyarwanda et en français, sera bientôt disponible à l'économat diocésain de Gikongoro.
Fait à Gikongoro, le 29 Juin 2001.
Abbé Ignace Mboneyabo, Chancelier du diocèse.

KIBEHO apparitions du 28 novembre 1981

Quelques détails préliminaires
1. KIBEHO est l'une des paroisses du Diocèse de Butare jusqu'en 1990. Lorsque fut érigé le Diocèse de Gikongoro, la Paroisse fut détachée de Butare et rattachée au nouveau Diocèse. Cette paroisse fut caractérisée par la grande ferveur de ses chrétiens. En effet, fondée en 1935, elle donna un nombre exceptionnemment grand de consacrés à l'Eglise du Rwanda. De ses fils, beaucoup devinrent prêtres diocésains ou religieux dans diverses congrégations ou ordres religieux. Tandis qu'un nombre impressionnant de ses filles embrassèrent la vie religieuse, en des familles religieuses différentes. A titre d'exemple, j'ai ordonné prêtre au moins 22 candidats issus de cette paroisse.
Cette paroisse avait été dotée de structures de Pastorale:
- une communauté de Religieuses s'occupant de l'instruction des enfants en primaire et aussi une école secondaire pour filles, parmi lesquelles 3 d'entre elles furent les bénéficiaires de ces apparitions.
- une équipe de prêtres chargés de toute la pastorale et sanctification des âmes.

2. Epoque des Apparitions
La première apparition de Melle Alphonsine eut lieu au réfectoire. C'était le 28 novembre 1981. Elle tombe en extase et se sent appelée par la Mère du Ciel. Elle lui demande d'être disponible et de lui obéir en tout ce que cette Mère demande d'accomplir.
Durant ces derniers jours de novembre et décembre, chaque soir, après 21h00, la Vierge lui apparaîtra plusieurs fois et vers la fin de l'apparition, la Mère du Ciel demandera à Alphonsine «d'arroser les fleurs fanées» (sans doute pour signifier les méfaits du péché, et l'efficacité du recours à Elle et de la conversion, grâce à une nouvelle vie de mortification et de prière). En intimité, la fille demandera à Marie de lui donner des explications sur ces sortes de rites.
Au début de janvier 1982....J'ai invité Alphonsine à:
- demander à la Vierge son nom et pour qui son Message était destiné (pour Kibeho...., pour le Rwanda..., pour l'Afrique..., pour le monde entier...)
- d'exprimer clairement son message....
- d'apparaître aux heures non tardives et à l'endroit assez vaste pour accueillir beaucoup de personnes.
A la rencontre suivante, Elle lui apparaît en pleine cour mais non loin du lieu primordial des apparitions; et cette apparition eut lieu vers 15h00 l'après-midi.
La Vierge avait exprimé que sa visite avait pour but de communiquer un Message de conversion (par une vie de prière et de confession, une vie renouvelée par la Parole de Dieu et les oeuvres de charité, de justice...)
Elle avait également déclaré son Nom, celui de Mère du Verbe afin qu'on ne la confonde pas avec d'autres mères: Celui qu'Elle a enfanté est Dieu.

3. Rôle du Christ-Rédempteur et de Marie Médiatrice et Corédemptrice
a) Marie, Mère du Verbe
- Elle est certainement apparue aux 8 enfants retenus par les deux commissions de Théologie et les médecins.
- Elle insistait sur le même message de rejet du péché et recommandait la pratique de la prière incessante qui nous maintiennent en communion avec la Trinité Sainte. Ainsi fut découverte la Dévotion aux 7 Douleurs de la Vierge Marie.

b) Jésus-Christ
- Jésus s'est adressé principalement à 3 voyants:
. Par visions privées avec interpellation à lui rester fidèle, à prier pour la conversion des pécheurs.
. Il a parfois employé publiquement des phénomènes de puissance: des éclairs précédant l'apparition ou précédant les visions, des tonnerres et éclairs sans pluie...
. A la suite de cela, Il montrait au voyant des phénomènes effrayants (sang versé comme des torrents dévalant de la montagne...)
. Il a montré une croix sur laquelle il y avait une figure effroyablement torturée.
Son Message était de:
- leur répéter l'horreur du péché;
- leur promettre soutien et fidélité;
- leur demander de lui gagner des âmes redevenues réconciliées;
- se laisser instruire des épreuves de la vie et les accepter;
- mettre en pratique l'esprit de renoncement à des facilités dans le manger, le coucher, la possession en argent...



Annotations...et témoignages

1. Durée des apparitions
- Les apparitions ont eu lieu de fin novembre 1981 jusqu'au 15 août 1983; chaque apparition durait 3 à 4 heures. La voyante n'en avait pas souffert, bien qu'elle tombait lourdement par terre, ou qu'elle était longtemps exposée au soleil et les yeux fixés au ciel.
- Elle se déroulaient sous forme de dialogue: écoute du message, demande de précision sur le message donné. Des précisions sur le message suscitaient d'autres interrogations de la part du voyant.
- L'assistance était très attentive au dialogue.
- Durant ces années de 1982-1983, il y eut de ces longues apparitions chaque semaine, sans parler de celles en privé qui sont plus nombreuses.

2. Phénomènes à problèmes
Du ciel, on a eu de la pluie pendant l'une ou l'autre apparition. La foule était mouillée et non le voyant. Il y eut également des visions d'une grande hostie, et des visions du soleil dansant comme un disque. Cela s'est renouvelé au moins par 5 fois.

3. Comportement des voyants
Certains pratiquaient le jeûne de 8,14 ou 15 jours: sans manger et sans boire, surveillés attentivement par les médecins. Malgré cela, certaines fonctions de l'organisme continuaient normalement. Ils récupéraient leurs poids normal dans un temps de 2 jours. Jésus comme sa Mère leur demandaient l'humilité et la reconnaissance par confiance accordée.

4. Témoignage privé
Tout d'abord, je me suis interdit de visiter quand avait lieu une apparition. Je ne voulais pas qu'on se dise que j'accorde d'avance ma croyance à l'événement. Mais du Ciel on veillait à ce que je sois éclairé. C'est ainsi que par 2 fois, une voyante a eu l'apparition de Jésus dans mon bureau, ayant demandé de prier ensemble le chapelet: Jésus soulignait mon devoir de sagesse et de prudence pour juger. Une autre fois, la voyante a eu l'apparition de la Vierge Marie: Elle lui demandait d'avoir beaucoup d'humilité, afin qu'elle et les autres évitent d'être infidèles à son Fils et à Elle, veillant sur le message confié et sur leur propre conduite. Une autre fois, je fus témoin de la présence d'un animal (de la famille du léopard), envoyé comme épreuve à une voyante pour la griffer durant sa prière....afin de la rendre forte et adonnée à la prière d'intimité.
Moi je ne doute pas qu'il s'est passé un fait surnaturel à Kibeho. Son message est authentique, que le monde se sente concerné.


Réactions à ces messages et Fruits spirituels

1 - Durant ces apparitions:
Le peuple de Dieu s'est senti très intéressé, tantôt par curiosité, tantôt par intérêt personnel (quand il se sentait interpellé).
Les phénomènes du ciel signalés, n'ont pas manqué de susciter des interrogations et l'on se demandait surtout qui était visé: par exemple, concernant ces images de sang versé à flots, ces crânes ou têtes détachées du corps et descendant sur des collines.
De telles horreurs ne se vérifiaient pas particulièrement dans les pays voisins du Rwanda! Cela diminuait la peur tout en laissant planer le doute sur le sérieux des apparitions.
Cependant des conversions véritables ont eu lieu: nous avons constaté des âmes athées revenir sur soi et avoir reconnu des péchés et se mettant en voie de retour (acceptant des pénitences avant d'être admises aux sacrements). Des âmes tièdes sont devenues et demeurées ferventes. Des pasteurs d'âmes ont enregistré des conversions intérieures bien véritables et sincères. Beaucoup de personnes de pays voisins sont venues prier et manifester une foi profonde, qui accepte la pratique de la prière obtenue par la Pénitence et l'amour du Sauveur. Nous avons enregistré des conversions en vue du Baptême. Des familles baptisées relâchées ont emmené les enfants à la formation chrétienne et à la réception des sacrements de vie. Nous avons assisté également à une vitalité de foi dans les Mouvements D'Action Catholique (Légion de Marie, Ligue du Sacré-Coeur de Jésus etc.). Un grand réveil de la participation aux messes pendant la semaine. Une prise de conscience de la méchanceté du péché a fait que la nécessité du Sacrement de la Réconciliation soit ressentie comme seul remède.

2. Des années après ces apparitions:
a) Pour le Rwanda: D'abord la guerre et le tragique du génocide sont certainement comme cette réalité qui était alors annoncée . Et n'est-ce pas que l'apparition venait, comme une faveur céleste, pour nous prouver l'amour du Christ et de sa Mère, par conséquent nous priant de ne pas abuser de tant de bonté divine qui avait tant choyé ce pays? L'apparition venait nous révéler à nouveau l'existence du péché agissant contre Dieu, lequel péché avait pris plusieurs visages: injustices graves, profanations, sens dépravé de l'existence de Dieu et de sa loi etc. N'est-ce pas enfin que l'apparition venait nous apprendre d'être humblement reconnaissants et nous recommander le recours à la Vierge très pure et médiatrice des grâces du salut.
- Ensuite ces apparitions eurent ce fruit de bonne vie dans l'au-delà: en effet, certaines personnes ont attendu la mort en prière, unies à la Mère de Dieu, la priant pour le pardon des péchés personnels et celui des autres, en particulier celui des agresseurs. Certains furent conduits à la mort en chantant leur joie d'imiter la Passion de Jésus, d'autres la Bible en mains, dans l'attente de rejoindre bientôt le séjour des Bienheureux.
- Maintenant après la guerre, il s'avère nécessaire d'être attentifs à ces messages: la réconciliation avec le Dieu offensé et avec les frères devenus ennemis, puise sa force dans ces messages qui deviennent comme une référence pour une vie authentiquement chrétienne.
b- Pour les autres continents: dans bien des pays, il y eut des horreurs offensant le Dieu d'Amour, refusant le rôle de Marie dans l'oeuvre du salut. Ces péchés de massacre de vies humaines, ce matérialisme envoûtant, ce sacrilège contre la vie humaine dans tout ce contexte de manipulations indignes, cette sorte de mensonge prétextant vivre de façon chrétienne, tout en niant le salut du Christ par la Croix, tous ces péchés et bien d'autres, interpellent l'homme d'aujourd'hui afin qu'il se convertisse et se réconcilie avec son Dieu et Père de tous.
Que le rôle de Marie coopératrice du genre humain, imprègne notre vie rachetée par le Christ notre Rédempteur.

Mgr Jean Baptiste GAHAMANYI
Evêque émérite du Diocèse de Butare
Rome, le 14 septembre 1997