jeudi 10 décembre 2009

Vœux très significatifs de l’Eglise catholique à Joseph Kabila : « Soyez comme Salomon » !

Dimanche 6 décembre 2009, le stade des Martyrs de Kinshasa a donné lieu à une grandiose rencontre de la chrétienté catholique du Congo dans une intime communion de cœur et d’esprit avec tous les évêques des pays des Grands Lacs, du Congo-Brazzaville et de Belgique au cours d’une double célébration eucharistique grandiose ponctuée de messages de paix et d’invite à l’espérance.

martyrsLa double célébration eucharistique organisée dimanche au stade des Martyrs de Kinshasa par la chrétienté catholique des trois pays des Grands Lacs avec la participation effective de trois évêques venus de Belgique, un de France et un autre de Brazzaville, a tenu la vedette de l’actualité dans la capitale.

L’événement marquait la célébration du double jubilé d’or et d’argent respectivement le 50ème anniversaire de l’érection de la hiérarchie épiscopale locale dans l’ex-colonie belge du Congo et du Rwanda-Urundi, et les 25 années d’existence de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale (ACEAC) qui regroupe ceux de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi.

En raison de l’importance particulière de ces deux manifestations empreintes d’une haute spiritualité, le Saint-Siège a daigné déléguer à Kinshasa une haute autorité vaticane en la personne du Cardinal Renato Martino auquel est revenu l’insigne honneur de poser, jeudi 3 décembre, la première pierre de ce qui sera l’Institut panafricain pour l’enseignement de la doctrine sociale de l’Eglise. Le lieu choisi est le vaste site réservé à l’érection de l’Université Cardinal Malula, dans la commune de Mont-Ngafula, en face de la Cité Verte, sur la Route de Matadi.

La hiérarchie catholique du Royaume de Belgique n’est pas restée oublieuse d’avoir posé les jalons de l’évangélisation dans les territoires de l’ex-colonie belge d’Afrique. C’est à elle, en effet, qu’est revenu le mérité d’avoir procédé à l’indigénisation des Eglises locales du Congo, du Rwanda et du Burundi par la nomination des premiers évêques noirs de ces pays.

A cet effet, le cardinal Daneels, Primat de l’Eglise de Belgique, en sa qualité d’Archevêque de Bruxelles et Malines, a pris la tête de cette délégation qui comprenait entre autres Mgr Van Gueel, Archevêque de Bruges, Mgr Guy, Evêque de Tournai, et Mgr Quintens, Secrétaire général de la Conférence épiscopale de Belgique.

L’épiscopat français a eu comme représentant à cette communion de spiritualité Mgr Christiano Richard, Evêque d’Evreux, tandis que l’Eglise catholique de la République du Congo a été représentée par Mgr Anatole Milandou, Archevêque de Brazzaville.

Quant à la Nonciature apostolique de la RD Congo, elle a été représentée en la personne de son chargé d’affaires. Mais c’est la quasi majorité des prélats membres de l’Association des Conférences épiscopales de l’Afrique centrale qui a constitué la toile de fond des manifestations organisées dans cette double célébration eucharistique.

Dans cette perspective, l’Association des Conférences des Evêques de l’Afrique centrale composée d’une trentaine d’Archevêques et d’Evêques de la RD Congo ayant à leur tête Mgr Djomo, président de la CENCO, les membres de la Conférence épiscopale du Burundi composée de cinq prélats sous la conduite de Mgr Simon Ntamwena, Archevêque de Gitega et président de l’ACEAC. Celui-ci a eu dans sa suite NNSS Evariste Ngoya Ngoya, Archevêque de Bujumbura, Joseph Ndu, Bonaventure Ndahaneno de Rutana et de Vina.

Quatre éminences grises mitre sur la tête et crosse à la main sont venus du Rwanda sous la houlette de Mgr Alexis Abihabubere, Archevêque de Nyunzu, NNSS Augustin Mishago, du diocèse de Gikongoro, Thaddée, Archevêque de Kigali et de son collègue Bimenimana de Cyangungu.

Dans l’ensemble, une brochette impressionnante de hauts dignitaires des églises catholiques locales venus, une semaine durant, se joindre aux églises des Pays des Grands Lacs dans cette double célébration eucharistique qui fera date dans leur histoire. La classe politique nationale, les autorités militaires et policières locales ont également été de la partie.

Ainsi, la grand-messe solennelle célébrée dimanche 6 décembre dans un stade des Martyrs pris d’assaut par des milliers de fidèles en joie venus de toutes les paroisses de l’archidiocèse de Kinshasa à l’appel de leur berger l’Archevêque Laurent Monsengwo et bravant la forte canicule de cette mémorable journée eucharistique a été rehaussée de la présence de plusieurs personnalités politiques du pays dont M. Evariste Boshab, président de l’Assemblée nationale et représentant personnel du chef de l’Etat, des membres du Parlement, des représentants des corps constitués ainsi que du corps diplomatique.

Plusieurs temps forts dans la célébration eucharistique

Outre les messages livrés par chacun des chefs des délégations épiscopales, tous tirant leur substance dans les appels à l’amour du prochain selon les prescrits des Saintes Ecritures, l’on y a senti une détermination déclarée de l’Eglise catholique des Pays des Grands Lacs à ne pas démordre des efforts qu’elle n’a cessé d’entreprendre en vue de rétablir un climat de paix durable dans la région.

A l’adresse du chef de l’Etat de la RD Congo, deux messages, laconiques dans leur contenu mais significatifs dans leur portée ont retenu l’attention de l’assistance.

Il s’agit, en l’occurrence de celui lu par le Secrétaire général de la Cenco, indiquant entre autres que les concélébrants « vont prier pour notre président de la République afin que, à l’instar de Salomon, il puisse avoir la sagesse de conduire son peuple selon la volonté de Dieu ». Heureuse coïncidence : cette pieuse exhortation est destinée au Raïs congolais qui fête le même jour ses trois années de mandat électoral à la tête de la RD Congo.

L’autre message non moins suivi par l’assistance a été celui lu par Evariste Boshab, le président de l’Assemblée nationale. Le représentant personnel du chef de l’Etat s’est réjoui de ce que ce double jubilé « démontre à suffisance que la graine que les missionnaires belges ont semée dès les premières heures de l’évangélisation ont porté leurs fruits ». Pour l’orateur, « le chef de l’Etat, qui a toujours apprécié l’œuvre hautement appréciable accomplie par l’Eglise catholique dans les domaines de l’éducation et du social sera toujours de son côté ».

Deux autres messages à forte connotation politique ont été livrés tour à tour par la chargée d’affaires du Burundi et le représentant personnel du président rwandais Paul Kagame. Tous ont exalté la volonté unanime des dirigeants de leurs pays respectifs à œuvrer pour la recherche et le maintien de la paix dans la région des Grands Lacs.

La même volonté de paix a fusé des lèvres de chacune des personnalités archiépiscopales qui ont conduit les différentes délégations participant à cette double célébration.

Rappelons que la veille, toute la communauté épiscopale congolaise et étrangère qui a pris part à toutes les manifestations prévues dans le cadre de ce double jubilé a effectué à pied un pèlerinage de la Nonciature Apostolique jusqu’à la paroisse Ste Anne où se trouve érigée la première cathédrale du Congo. Il y a été planté une croix symbolisant le pardon mutuel confessé entre toutes les populations des pays des Grands Lacs inutilement incitées à s’entretuer, alors qu’elles sont condamnées par la nature à vivre ensemble pour l’éternité.

C’est sur une note d’espérance que le cardinal Daneels, célébrant principal de cette grand-messe a béni la foule en prononçant « Ite missa est ».

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